Je vais chez le véto car on me croit malade,
Vu que je perds mes poils. Alors un samedi
Sur deux, quand il fait beau, après la promenade,
Le bain et le séchage, en fin d’après-midi,
Je prends la pose comme un modèle canin
Et mon maître le maître, de son fin pinceau,
Enregistre les poils qui dressent sur mon dos
Pour en tenir le compte et suivre le déclin.
Mais ce n’est de ma part qu’une supercherie,
Je m’arrache des poils avec l’aide du chat,
Sans le dire à mon maître (il ne s’en doute pas),
Pour être plus longtemps seul en sa compagnie.
Quand j’en parle au véto, qui comprend mon langage,
Il rit en douce et dit que c’est bien de mon âge.
Il m’a laissé un an pour couvrir mon larcin,
Je lui laisse un tableau, de la main à la main.