Après que le premier brouillon d’humanité
Eut été créé, non sans quelque maladresse,
Je suis entrée en scène et, comme une déesse
Sortant d’un coquillage et tel un nouveau-né,
Je respirai à pleins poumons la pureté
Du paradis terrestre. En la source voisine
Je trempai mes cheveux pour les repatiner
De cet automne roux seyant à ma peau fine
Et brossai celle-ci pour faire ressortir
Cette blancheur d’albâtre prête à s’épanouir.
C’était l’été indien, j’étais en harmonie
Avec cette nature et sa sérénité,
Avant que le brouillon ne revienne plonger
Comme un bœuf dans le lac puis après dans ma vie.