Que de bons souvenirs que ce lac Ladoga !
En fin d’après-midi ou au petit matin
On allait y pêcher, l’esprit libre et serein,
Dans le calme olympien d’un Eden d’ici-bas.
Ses eaux froides et claires, toujours poissonneuses,
Nourrissaient les enfants des villages voisins,
Comme s’il eut reçu par un acte divin
Richesses infinies et âme généreuse.
C’était il y a cent ans, ce tableau en atteste,
Je me souviens très bien du jour où je l’ai peint.
Maintenant je ne vois, depuis mon lieu céleste,
Qu’un réservoir d’eaux troubles où la vie s’éteint,
Un vieil agonisant, ayant la destinée
De la Lune et sa Mer de la Tranquillité.