Dans une clairière isolée,
Un petit chêne s’ennuyait.
Nous nous sommes liés d’amitié,
Puis je lui tirai le portrait.
Il était si émoustillé
Qu’afin de me récompenser
Il continua de bien pousser
Sur ma toile dans l’atelier.
J’ai dû racheter une toile
Et m’installer dans un duplex :
Attention aux bonnes étoiles
Qui se transforment en vortex !
A la belle saison,
Sur les arbres tout nus
Je peins deux, trois bourgeons,
Quelques feuilles pas plus
Et rajoute de l’eau
Dans mes anciens tableaux.
Le printemps, c’est la fête,
Mes sujets font trempette.
En automne, on inverse :
De trois coups de pinceaux
Je retire de l’eau
Pour qu’à pied on traverse
Et habille de roux
Les arbres un peu las
De travailler pour nous
Dans leurs verts pyjamas.