Le bleu est un pur sang,
Libre, fougueux, sauvage,
Qui ne vient sur la toile
Que s’il l’a décidé
(Le Maître en vaut la peine).
Il peut à chaque instant
Quitter le paysage,
En toute liberté
D’un coup mettre les voiles,
S’échapper de la scène.
Par contre, s’il s’y plaît,
Il investit l’espace,
L’emplit de ses rondeurs,
Y dessine ses traits,
Y imprime ses traces
Et puis quand vient la nuit,
Lorsque les couleurs vives
Rentrent à l’écurie,
Il reste au clair de lune
Et s’y démultiplie.
Le bleu est un pur-sang
Un tantinet vampire
Qui vient au crépuscule
Aspirer les couleurs
Lorsque le jour bascule.