C’est si rare d’avoir un tableau à fenêtre
Où on peut regarder le peintre travailler,
Tout en faisant semblant de ne pas le connaître
Et, en restant figées, de ne pas l’espionner.
Car il ne faut jamais trop perturber le maître
Dans sa concentration et son effort mental :
Si son inspiration venait à disparaître,
Nous subirions aussi le même sort fatal.
Pourtant c’est amusant de le voir s’agiter,
Trimballer son pinceau autour de nos visages,
Fabriquer ses couleurs et se peinturlurer
Sa petite moustache avec son barbouillage.
Moi qui m’attendais à une pose ennuyeuse,
Dieu qu’il est difficile de rester sérieuse !