J’ai tant d’appartements entassés dans ma tête
Que je peine à savoir là où vraiment j’habite.
Avec l’âge, se pressent en sa maisonnette
Tant de vieux souvenirs que l’on peut parfois vite
Oublier dans quel coin ils ont été stockés.
Il y a les souvenirs lointains, qui ne reviennent
Que quand une émotion forte vient les chercher,
Il y a ceux qu’on voudrait que notre cœur retienne,
Enfermés au secret comme un besoin vital
Et ceux du quotidien, ternes mais bien pratiques,
Impératifs pour un fonctionnement mental ;
A la cave, au grenier, il y a les oniriques,
Avec tous leurs démons, leurs êtres fabuleux,
Qui viennent quelquefois nous réveiller un peu,
Et l’œil de la conscience qui quelque part veille
Sur cette habitation à nulle autre pareille.