Ici, c’est un vieux pont,
Tout courbé par les âges.
Il est dans sa maison
- Ce vivant paysage -
Tellement intégré
Qu’il en a les couleurs,
De l’automne, l’été,
De l’eau, du ciel, des fleurs ;
Un vrai caméléon
Dans l’environnement
Et le peintre pourtant
Nous révèle le pont.
Une vraie transcendance
De la réalité
Où l’œil et son objet
N’ont plus de différences.
Dans le pré, la vachère, à qui l’on n’a pas dit
Qu’elle était une fée, cherche un sens à la vie.
Mais le peintre l’a vu. Il met en mouvement
Les fibres de sa vie pour son avènement,
Oriente avec vigueur les ressorts de son être
Pour que son énergie ne puisse qu’apparaître.
Chaque coup de pinceau est une vibration
Pour la mener jusqu’à la réalisation.
C’est bien le plus souvent dans sa simplicité
Que va se révéler la plus grande beauté.
Encore faut-il voir derrière le rideau
Des apparences pour réussir le tableau.