L’espace, pour l’artiste, est objet malléable.
On peut le peindre en long, en large ou en travers,
L’orienter dans un sens comme les dirigeables,
Le mettre dans un coin ou le suspendre en l’air.
Pour tirer les bateaux, on aplatit le haut
Et les haleurs sont bien contraints de s’avancer ;
Il peut même arriver qu’ils doivent s’enfoncer
Jusqu’au genou pour préserver leur vieux chapeau.
Pour le chemin qui conduira les condamnés,
En barreaux de prison on comprime le tout
Sur les côtés pour imposer la gravité.
Mais quand l’amour s’approche, dans un rendez-vous
Galant au bois ou un échange littéraire,
C’est un format classique que le cœur préfère.