Nocturne en bleu et argent
Notre planète bleue était trop rougeoyante
Au coucher du soleil, et Mars bien trop voyante ;
Mercure était trop chaud, Jupiter trop macho,
Neptune et Uranus m’auraient glacé les os ;
Sans préavis Pluton s’était faite éjectée
Et la belle Saturne était déjà mariée.
Alors c’est sur Venus que je m’en suis allé
Composer ce nocturne subtil et bleuté,
Car le soir y est si long et l’horloge si lente
Et sa féminité tellement envoutante
Que vous prenez le temps de capturer les nuances
Sans devoir sous pression produire dans l’urgence.
Qu’elle soit habillée ou qu’elle pose nue,
Voir la réalité comme base éphémère,
S’y laisser transporter par son imaginaire
Et peindre le réel depuis ce point de vue.
