Survolez les cartes postales pour faire apparaître les haïkus
Une geisha dans le soir
En cérémonie,
Un thé vert pour un chat noir.
Enfouir l'âme du pays
Sous ses cheveux blancs
Feu intérieur du Fuji.
Chorégraphies d'éventails
Dans la ville en sueur,
Les fourmis au travail.
Etranger dans le silence
De l'ordre des choses,
Evanouir son existence.
Pensifs, accoudés au zinc
D'une ancienne époque,
Un bonze et un moine zen.
Venus à la capitale
Chanter en chorale
L'été, corbeaux et cigales.
Ecritures en excès,
En forme d'excuse
Pour les manques du passé.
Dans les Alpes japonaises,
Exil artistique
Pour une Marie française.
Aucune grande muraille
Contre l'invasion
Katakana : ruse ou faille ?
A grands verres de saké,
Se chauffer la voix
Pour un bon karaoké.
Rendez-vous entre kamis
Pour une soirée
Au théâtre kabuki.
Attendre, sportif, l'ami
Qui vous rejoindra,
Patience du tatami.
Train d'îles en chapelet
Se joignant les mains
Pour inviter à prier.
Dans un musée de la paix
Confiner ses haines :
Leçon pour l'humanité.
Temples montés à la ville
Pour voir l'empereur,
Non les touristes en file.
Avalés comme un mensonge
Apparemment cru,
Poissons au riz qui s'allonge.
Pour l'étranger, homme ou femme,
En visite, un doute :
Être des sumos de l'âme ?
L'art d'avaler les cultures
Sans dresser l'autel
De sa propre sépulture.
Perplexes, deux samouraïs
Contemplent le monde
Nouveau sortir de ses rails.
Fragile, sobre, éphémère
Maison de papier,
Comme notre vie sur Terre.
Enseigner au monde en place
Le respect d'autrui,
Arigato gozaïmasu.
Temples, pavillons, pagodes
En méditation
Pendant que les modes rôdent.